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Assemblée de Prométerre à Chavornay
Devant les délégués de Prométerre,
le président Yves Pellaux a abordé deux sujets importants concernant la défense
professionnelle. Au sujet de Swissness, il a fait référence à une enquête de la
Fédération romande des consommateurs démontrant que ces derniers attendent que
le label à croix blanche soit simultanément simple et clair à comprendre soit,
en résumé : des produits fabriqués en Suisse à base de 80% de produits
suisses. Si les Chambres fédérales ne devaient pas aboutir à cette solution,
les consommateurs et les paysans devraient faire usage du droit de référendum
ou d’initiative, selon Yves Pellaux.
Concernant le Cassis de Dijon, le
président affirme que la Suisse va petit à petit s’aligner sur les normes les
plus basses pratiquées en Europe. Avec pour conséquence une baisse de la
qualité des produits « mais
assurément pas de leur prix à l’étalage », estime le président de
Prométerre qui souligne qu’il est temps « de mettre fin à cette
mascarade ». Et Yves Pellaux d’inviter les représentants des milieux
agricoles aux Chambres fédérales de soutenir
l’initiative de Jacques Bourgeois visant à sortir les denrées
alimentaires du principe du Cassis de Dijon.
PA
2014-2017 en consultation
De son côté, Luc Thomas a largement commenté le projet de politique
agricole actuellement en consultation. Arguments à l’appui, la position du
directeur est un rejet vigoureux du texte dans sa forme actuelle car la vision
politique de ce projet est « incohérente et irréaliste » en
prétendant atteindre simultanément des objectifs inconciliables. A
savoir : maintenir le taux d’autoapprovisionnement en renforçant la
productivité pour tenir compte de la croissance de la population ; faire
face à des marchés plus ouverts et à la baisse des prix consécutive ;
produire de manière plus écologique ; réduire le soutien de l’Etat et
améliorer le revenu agricole.
Quant au système des paiements directs, tel que prévu par PA
2014-2017, il engendrerait, au-delà de 2018, une baisse de l’enveloppe totale
de 25%. A prestations égales, selon le calcul de Luc Thomas, l’agriculture perdrait
quelque 750 millions de paiements directs par an. « Une telle amputation
est inacceptable. Elle l’est d’autant plus que le revenu agricole n’atteint en
moyenne que 60% de la rétribution comparable dont bénéficient les autres
catégories socioprofessionnelles de ce pays » a martelé Luc Thomas.
Mais ce n’est pas tout ! Comme l’a expliqué le directeur de
Prométerre, la politique agricole va à l’encontre de la souveraineté
alimentaire. En 2020, la population
helvétique atteindra 8.4 millions d’habitants, son taux d’autoapprovisionnement
ne fait que diminuer et les mesures écologiques d’extensification de
l’agriculture accentuent cette tendance. La dépendance à l’égard des
importations sera donc toujours
croissante sur un marché international de plus en plus volatil.
Ainsi, c’est peu dire que la
défense professionnelle agricole vaudoise fera entendre sa voix dans la
consultation actuellement en cours sur le projet de l’Office fédéral de
l’agriculture concernant la future politique agricole.