Le loup est de plus en plus présent dans l’Arc jurassien. Mais si ce prédateur est l’auteur de multiples attaques sur le bétail dans le jura vaudois et dans le jura bernois, il ne fait pas parler de lui, actuellement, dans le canton du Jura… Il a toutefois signé son grand retour sur ce territoire, il y a deux ans.

Alors que la présence du canidé sauvage était suspectée depuis quelque temps, elle a été confirmée en 2021. Durant cet automne, il tué trois chèvres et 13 moutons dans 4 exploitations distinctes, situées à Soubey et dans les côtes du Douds. Des analyses ADN ont confirmé que les agressions avaient bien été commises par le grand carnivore. En l’occurrence, un certain M207, jusqu’ici inconnu en Suisse. L’animal a également été photographié pour la première fois dans le canton du Jura au sud du district de Delémont, en novembre 2021.

Groupe de travail et interventions immédiates

Au début de l’année suivante, en février 2022, le loup s’en est à nouveau pris à du bétail. Deux agneaux ont été tués à Montsevelier. Et depuis, plus rien. Mais le gouvernement jurassien n’est pas resté les bras croisés face au retour de ce grand prédateur, dont le dernier spécimen avait été abattu en 1888. L’Exécutif a rapidement mandaté un groupe de travail pour évaluer les mesures requises dans le canton et préparé l’accompagnement des éleveurs en vue d’une cohabitation durable avec le loup, dont la réapparition a suivi de peu celle du cerf élaphe, sa proie de prédilection.

Un budget de 180'000 francs a été débloqué en 2022 pour mettre en place ou renforcer les clôtures des exploitations ovines et caprines, et ce, en collaboration avec la Confédération et le WWF. Les recommandations pour ces clôtures sont particulièrement ciblées pour les pâturages à risques, identifiés par une cartographie évaluant la probabilité d'attaques potentielles. Différents acteurs se sont également mis à disposition pour participer à la mise en œuvre des clôtures de protection, comme l’Espace Formation Emploi Jura (EFEJ).

Soutien financier continu

Pour 2023, le budget cantonal destiné à la protection des troupeaux est identique à celui de 2022. Cet engagement s'aligne sur le "Plan Loup" de la Confédération, qui vise une double mission : garantir la protection de la faune sauvage tout en tenant compte des intérêts de la population, pendant cette période de recolonisation.

Quant au loup de Montsevilier, il n’a pas pu être identifié à partir de l’échantillon ADN récolté. Il est donc impossible de savoir s’il s’agit du fameux M207 ou si plusieurs loups sont actuellement en phase de colonisation à l’est de l’Arc jurassien. La dernière fois que le grand prédateur a été observé, c’est en 2022, de passage sur les crêtes jurassiennes entre le Jura et le Jura bernois.

Pascale Bieri/AGIR

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