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La pression due au loup monte
Une vidéo dévoilée en début de semaine sur la RTS montre, pour la première fois, une meute de loups attaquant un troupeau de bovins, en Suisse. Ces images impressionnantes ont été captées, de nuit, par un piège vidéo au Marchairuz, dans le Jura Vaudois. Elles datent de l’année dernière, mais marquent un tournant. "C’est la première fois qu'on a réalisé que les loups pouvaient s'attaquer à des bovins de 200 kg", relève Jean-Marc Landry, biologiste, éthologue et spécialiste du loup.
Quatorze attaques dans le Jura vaudois
Le loup a fait son grand retour en Suisse, en 1995, après avoir disparu à la fin du 19e siècle. Depuis, il s’est fortement développé à travers les Alpes et le Jura vaudois. Tout particulièrement cette année avec la formation de quatre nouvelles meutes, dont une seconde dans le canton de Vaud, dans le massif du Rissoud.
Cette croissance va de pair avec l’augmentation des attaques sur le bétail. Qui plus est, elles ne se limitent plus aux ovins. Quatorze attaques sur des bovins et des chèvres ont été signalées, cette année, dans le Jura vaudois. Elles ont amené les autorités cantonales à solliciter le tir de deux louveteaux de la meute du Marchairuz. Requête validée par l’Office fédéral de l’Environnement (OFEV).
Un loup abattu en Valais
D’autres demandes de tirs de régulation ont été déposées en 2021 par les cantons du Valais, Glaris et Tessin. La Confédération a donné son feu vert pour l’abattage de trois jeunes de la meute de Beverin (GR), ainsi que deux jeunes de la meute du Val d’Hérens (VS). Pour l’heure, un seul animal a été abattu, le 3 août, dans la vallée de Conches (VS). Il s’agit aussi du premier tir officiel depuis fin 2019.
Toute les requêtes n’aboutissent pas. Début septembre, une demande de la part des Grisons pour abattre deux jeunes loups de la meute de Stagias a été refusée. Idem pour trois loups de la meute du Kärpf (GL). Ces dernières ne remplissaient pas les conditions requises, au niveau des dommages causés par le loup ou des mesures de protection mises en place.
La limite des mesures de protection
Aujourd’hui, la tension est au plus fort entre les éleveurs qui réclament davantage de tirs de régulation et les défenseurs du loup.
Mais force est de constater que les mesures de protection actuelles, comme les enclos de nuit ou les chiens de protection, deviennent insuffisantes, et rendent la cohabitation compliquée.
Est-elle possible ? Jean-Marc Landry et sa Fondation se sont engagé dans cette voie médiane. Le biologiste admet que certains tirs de régulation peuvent être nécessaires pour abaisser la pression sur les troupeaux, mais il cherche avant tout à trouver des solutions pour mieux protéger le bétail, en étudiant, grâce à ses nombreux pièges vidéo, le comportement du loup, sa manière d’intervenir sur les troupeaux et ses interactions avec le bétail.
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