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Les agriculteurs, super profs d’un jour
Qui de l’oeuf ou de la poule est arrivé en premier ? Pas sûr que L’école à la ferme puisse apporter une réponse définitive à cette grande question. En revanche, chaque année, plusieurs centaines d’agriculteurs suisses organisent des journées d’immersion dans leur exploitation pour permettre à de jeunes enfants de découvrir – et surtout de voir - que les carottes sortent de la terre et les œufs… des poules. Ce qui n’est plus une évidence, aujourd’hui, puisque seul 3% de la population est active dans le milieu agricole.
C’est ainsi : le temps, où l’on avait tous un cousin ou un petit-cousin vivant à la campagne est révolu. Par conséquent, les jeunes générations méconnaissent souvent, voire ignorent tout du monde paysan. D’où le grand succès de L’école à la ferme. Ces 15 dernières années, l’institution a permis à plus d’un demi-million d’élèves à travers tout le pays de découvrir, de l’intérieur, la vie des familles paysannes et de participer, via des ateliers, à leurs différentes activités. Avec évidemment toujours un côté ludique.
Des expériences intenses
A Genève, par exemple, où la section cantonale a tenu récemment son assemblée générale, 308 visites ont été organisées en 2019 ce qui représente 5'390 écoliers. Un succès en constante augmentation, comme partout en Suisse, même si la situation sanitaire va faire chuter les statistiques en 2020 puisque de très nombreuses visites ont dû être annulées en raison du virus.
Ainsi, à Genève toujours, 10 exploitations organisent des journées ou demi-journées de L'école à la ferme, et deux nouveaux prestataires souhaitent rejoindre l’Association l’année prochaine. Quant à l’objectif visé il est que chaque enfant puisse participer au moins à une visite de L’école à la ferme au cours de sa scolarité. Ce qui impliquerait de recevoir 6'250 écoliers chaque année. « Ce sont des expériences intenses. Des jeunes qui sont venus à l’âge de 8 ans s’en rappellent encore 10 ans après », se réjouit Nathalie Zeller, présidente de l’Association genevoise.
Canton ville par excellence, Genève a pour particularité d’avoir de nombreuses fermes urbaines. Ce qui facilite le déplacement des classes vers ces dernières. Quelques arrêts de bus suffisent pour permettre aux élèves de s’immerger dans ce monde agricole qu’ils côtoient sans le connaître. Pour, justement, prendre conscience des différentes réalités de la campagne et sensibiliser les jeunes générations aux problématiques qui y sont liées, tant sur le plan environnemental, qu’alimentaire et climatique.
Pascale Bieri/AGIR