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Les vaches, des alliées contre le réchauffement climatique
Aujourd’hui, quand on parle du réchauffement climatique, on pointe immédiatement du doigt les vaches. Et, effectivement, avec leurs rots, les bovins émettent du méthane (CH4), un puissant gaz à effet de serre.
Selon le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), ce polluant a même un pouvoir réchauffant 25 fois plus fort que le gaz carbonique (CO2). Toutefois, il a une durée de vie plus limitée. Le méthane se dégrade en une dizaine d’années, alors que le CO2 reste présent dans l’atmosphère plus de 100 ans.
Plus globalement, l’agriculture est responsable de 80% des émissions de méthane, dont les trois quarts sont dues aux ruminants et à leur digestion. Cependant, le monde agricole ne produit que 14% de l’ensemble des gaz à effet de serre. Et sans surprise, les secteurs les plus polluants sont l’industrie et les transports.
Méthane transformé en biogaz
Quant à l’élevage de bovins en Suisse, aussi étonnant soit-il, il peut également s’avérer bénéfique pour le climat et l’environnement par différents aspects.
Tout d’abord, les vaches contribuent à la production de biogaz. Une énergie renouvelable fabriquée à partir de biomasses, notamment le lisier et le fumier qui émettent un peu de méthane. Cette technologie a un triple intérêt :
- Fournir une énergie verte.
- Produire un résidu appelé digestat, qui est un excellent fertilisant naturel.
- Capturer le méthane, avant qu’il n’entre dans l’atmosphère.
De plus en plus d'agriculteurs ont recours à la méthanisation et de nombreuses installations de biogaz se développent sur les exploitations agricoles. Lorsque le fumier n'est pas utilisé pour être transformé en biogaz, il peut être recouvert afin de retenir les émissions de méthane.
Biodiversité et séquestration du carbone
Les vaches luttent également, de manière indirecte, contre la pollution. Les prairies dans lesquelles elles pâturent sont en effet d'importants "puits carbone" qui absorbent le CO2 de l'atmosphère par la photosynthèse, puis le stockent sous forme de matière organique dans le sol. Ce stockage est d'autant plus efficace que les prairies sont gérées, en Suisse, de manière durable, notamment en évitant la surpâturage qui pourrait éroder le sol et libérer le carbone stocké.
Ces vastes étendues d'herbe et de plantes diverses jouent également un rôle important au niveau de la biodiversité, puisque les prairies dans lesquelles les vaches pâturent sont des écosystèmes qui abritent de multiples espèces végétales et animales.
En termes de surface, les prairies naturelles et les pâturages représentent près de 605'000 hectares et il va sans dire que sans l'élevage une bonne partie disparaitrait sous le bétonnage.
Diminution des émission
Cela étant, les émissions de méthane dues aux vaches ont diminué ces dernières années. Ce qui s'explique notamment par une baisse du cheptel. Le nombre de bovins est en effet passé de 1'260'000 à 936'000 entre 1980 et 2020, soit 25% de moins. Par ailleurs, on travaille de plus en plus sur l'alimentation. Certains mélanges ou compléments permettent de réduire les émissions de 10 à 15%. La recherche se poursuit tant sur le plan de la nourriture que sur le plan génétique.
Réduire notre empreinte carbone
Et finalement, concernant notre propre alimentation, l'élevage bovin à un impact positif sur notre bilan carbone. Une majorité de la population n'étant ni végane, ni végétarienne, elle consomme de la viande et des produits laitiers. L'élevage bovin nous permet donc de nous nourrir localement, limitant ainsi notre dépendance aux importations et réduisant la pollution liée au transport de nourriture à travers le monde.