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Moissons modernes : entre tradition et technologie
Sans doute l'avez-vous remarqué, les moissons sont terminées. Avec près d’un mois d’avance. Alors qu’il y a quelques années, la récolte des céréales battait son plein au mois d'août, aujourd'hui ce moment phare du calendrier agricole s’étale entre fin juin et fin juillet. Un décalage qui s'explique par l’évolution climatique, avec des étés qui arrivent plus tôt, et des variétés de grains plus précoces, notamment en ce qui concerne le blé.
La paie d’une année
Chaque saison de moisson reste le point culminant d'une année d'efforts pour les agriculteurs. « C’est la paie d’une année de travail : on récolte en été, ce que l’on a semé l’automne précédent », résume Etinenne Pittet, agriculteur et patron d’un atelier de battage à Romont, dans le canton de Fribourg (voir vidéo).
Autrefois, un bon rendement signifiait avoir du pain sur la table. Aujourd'hui, le pain n’est plus un élément central de notre alimentation. Mais les moissons n’en demeurent pas moins une étape essentielles qui symbolise non seulement le travail de l'agriculteur, mais aussi le lien durable et concret avec la population, la nourriture et la terre qui nous la fournit. Certaines céréales permettent également de nourrir le bétail, alors que la paille leur sert de litière.
De la faucille à la technologie
Si jusqu’aux années 1960, il fallait s'armer de faucilles et de faux, et avancer péniblement rangée après rangée sous la chaleur accablante de l'été, la scène est bien différente aujourd'hui. Les vastes champs sont désormais dominés par des moissonneuses-batteuses ultra-sophistiquées. Comme celles d’Etienne Pittet, qui officie pour de nombreux agriculteurs dans la région de Romont. Ces mastodontes mécaniques, fruit d'années d'innovation, combinent puissance et précision, transformant des jours de labeur en quelques heures d'efficacité redoutable.
Les jeunes agriculteurs ont des étincelles dans les yeux lorsqu'ils parlent de prendre les commandes de ces machines impressionnantes. Elles reflètent une passion renouvelée, une fierté de maîtriser ces engins, et surtout, un attachement profond à cette tradition de la moisson, adaptée aux temps modernes.
Un ballet nocturne
Lorsque la nuit tombe, les champs se transforment en véritables scènes illuminées par les projecteurs puissants des moissonneuses-batteuses. Cette danse mécanique nocturne attire des curieux de tous horizons. Ce ne sont pas seulement les citadins qui sont captivés ; nombre de familles agricoles profitent de ce moment pour se réunir et observer le fruit d'une année de travail.
Pascale Bieri/AGIR
Vidéo produite par l'Union des Paysans Fribourgeois: www.agrifribourg.ch