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Unis face aux défis futurs !
Face au nombre et à la complexité croissante des défis lancés au monde agricole, les chambres d’agriculture ne cessent de gagner en importance. Mais sans un appui indéfectible de la « base », faire de la défense professionnel est illusoire. Les notions d’unité et de cohésion sont donc devenues centrales : « 95% des paysannes et paysans du canton du Jura nous ont réaffirmé leur soutien lors du dernier recensement agricole cantonal. Cela représente un signe encourageant pour la direction et le comité », souligne le président de la chambre, Philippe Jeannerat. Les dirigeants de la CJA peuvent donc poursuivre confiants leurs négociations dans les dossiers brulants émaillant l’actualité agricole suisse et jurassienne.
PA 2014-2017…
En plus de la critique communément admise par les milieux agricoles suisses sur la PA 2014-2017 à savoir, l’augmentation du soutien à l’écologie et l’éthologie (630 millions, + 100 millions par rapport à la situation en 2011) au dépend de la sécurité de l’approvisionnement et du paysage cultivé (1'530 millions, -750 millions), le directeur de la CJA, Michel Darbellay, a tenu à mettre en évidence certaines propositions faites à la Confédération.
La mise en place d’une contribution herbagère à la surface tenant compte de la charge effective en bétail permettrait de maintenir les effectifs d’animaux contrairement à la proposition de la Confédération qui soutient une extensification de la production amenant la disparition de 8% de ces effectifs. « Tout cela pour importer davantage de viande de l’étranger produite souvent dans des conditions peu respectueuses de l’environnement et du bien-être animal », un non-sens estime le directeur qui espère que « le Parlement ouvre les yeux sur ce comportement d’enfant gâté qui consiste à faire de l’écologie chez soi et à importer ce qui nous manque… ».
Autre point d’achoppement, le fait que la Confédération déplore une trop forte dépendance vis-à-vis des céréales fourragères importées « alors qu’elle n’a rien entrepris pour enrayer le recul des surfaces céréalières en Suisse », signale Michel Darbellay qui précise qu’en vingt ans, le canton du Jura a perdu 37% de ses surfaces.
Le cofinancement cantonal exigé pour la mise en réseau des surfaces écologiques, la qualité biologique ou encore la protection des ressources pose également problème. Même si l’effet de levier – un franc investit par le canton en rapporte quatre de la Confédération – s’avère intéressant, les soutiens spécifiques à l’agriculture seraient soumis aux aléas du budget cantonal. « Nous demandons donc à la Confédération de baisser la part du cofinancement cantonal de 20 à 10% », explique le directeur.
Enfin, la suppression des paiements directs pour les surfaces situées en zone à bâtir « laisse songeur » le directeur de la CJA : « Si ces surfaces ne sont pas construites, elles sont considérées comme utiles aux différentes prestations de l’agriculture et devraient par conséquent bénéficier de soutiens. La suppression des paiements directs liés à ces surfaces risque d’être fatale pour les nombreux agriculteurs qui ne sont pas propriétaire des terres qu’ils exploitent ».
… et les autres dossiers
Si le projet Swissness est considéré comme un enjeu majeur par les organisations agricoles cantonales et nationales force est de constater que la balle est dans le camp de la politique. Du côté de l’USP et des chambres d’agriculture, la position est claire : soit le maintien de l’exigence d’un taux unique de 80% de denrées indigènes entrant dans la composition d’un futur produit arborant la croix suisse et ce, sans différenciation entre produits faiblement ou hautement transformés. Dans le cas où le débat au Conseil national ne s’orienterait pas dans le sens voulu par les milieux agricoles, une initiative est désormais prête à être lancée par l’USP.
Le marché laitier, quant à lui est toujours au centre des préoccupations. « Avec plus de 75% de lait destiné à l’industrie, le canton du Jura est particulièrement touché », souligne le directeur. En effet, sur les 1025 exploitations jurassiennes, 541 sont actives dans la production laitière. « Mais trente exploitations ont stoppé leur production de lait en deux ans ». Dès lors, Michel Darbellay avertit : « Nous voulons croire à cette réforme du marché laitier mais l’IP-Lait doit savoir qu’elle n’aura pas de nouveaux jokers ».
Dans les autres dossiers en cours, notons la motion Favre qui demandait la modification de l’ordonnance sur la protection des animaux afin de permettre à nouveau l’utilisation des fils barbelés pour clôturer les pâturages à chevaux. Le Conseil des Etats l’a rejetée. Cependant, une exception tenant compte des spécificités de l’Arc jurassien pourrait être ajoutée à l’ordonnance.
La jeunesse en marche
Côté relève, la CJA a fondé un groupe cantonal donnant la parole à la nouvelle génération : « La détermination de ces jeunes mélangée à l’expérience des anciens nous apportera, à coup sûr, les arguments nécessaires pour affronter les défis à venir », se réjouit le président de la chambre, Philippe Jeannerat.
VB/AGIR
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