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Vaches mères : la passion de deux éleveurs genevois
L’élevage de ce type de vaches se caractérise par une détention naturelle. Concrètement, après sa naissance, le veau reste auprès de sa mère. Il est nourri essentiellement avec le lait de celle-ci, ainsi qu’avec de l’herbe et du foin. L’usage d’additifs pour stimuler la croissance, de protéines ou de graisses animales, de soja, de même que de fourrages génétiquement modifiés est interdit. L’une des principales caractéristiques de ce modèle est qu’il recourt à des races de bovins à viande.
Établi à Meinier, Anthony Desbiolles pratique ce mode d’élevage avec son oncle Philippe (dont le fils, Clément, prendra bientôt la succession). De la mi-mai à la mi-octobre, ils emmènent leurs 260 têtes en estivage sur les prairies du Salève. «En 1997, mon père, Pascal, élevait des laitières avec son frère. Comme ils voulaient passer à la viande, mon oncle s’est rendu dans le Massif central pour acheter des Aubrac. Il en a gardé huit pour lui. Quand elles sont descendues du camion, mon père et mon grand-père ont eu un coup de cœur. Elles leur rappelaient les Simmenthal qu’ils avaient eues auparavant. Les Aubrac possèdent de nombreuses qualités. Elles sont très maternelles. L’année suivante, ils sont donc retournés en France et ils ont ramené 60 génisses portantes et un taureau. Je perpétue cette passion familiale », explique le jeune éleveur.
Des exigences élevées
Conjuguant à la fois élégance et rusticité, ces vaches offrent un très bon rendement laitier. Les Desbiolles gèrent l’intégralité des maillons de l’élevage, de l’insémination (ou du taureau) en passant par le veau, neuf mois plus tard, jusqu’au moment où ce même animal devenu adulte donnera naissance à sa propre descendance.
«Notre préoccupation principale est que les bêtes soient et restent en bonne santé. Nous les surveillons en permanence afin d’éviter tous problèmes », ajoute Anthony Desbiolles. Rencontré sur l’alpage, il insiste sur les dimensions d’entretien du paysage et de favorisation de la biodiversité qu’apporte ce type d’élevage. Ces vaches empêchent en effet la reforestation. En revanche, le Salève étant très fréquenté par les promeneurs, des règles de prudence doivent être respectées par rapport à ces mères qui protègent leurs petits. Les déchets et le maintien de la fermeture des clôtures représentent des points à surveiller.
Des pratiques généralisées
Thomas Läser et son frère gèrent pour leur part une exploitation sur la commune de Presinge. Ils ont opté pour le même modèle de production. Leur troupeau compte 65 vaches allaitantes, de la race Limousine cette fois. Là encore, leur passion résulte d’un héritage familial provenant de leur père. Cette race partage avec l’Aubrac deux caractéristiques clés : les Limousines sont à la fois maternelles et rustiques. « Elles possèdent de très bonnes aptitudes pour le vêlage. Nous faisons également de la vente directe. Leur viande est excellente. Le secret de la réussite tient à la manière dont on traite la vache et à la façon dont on la nourrit », précise Thomas Läser.
La présence d’herbe et d’eau en abondance est en ce sens prédominante. Les séjours à l’alpage renforcent, là encore, la qualité de vie des animaux. Le suivi sanitaire de ces vaches mères est régulier. L’affiliation à l’association faîtière, Vache mère Suisse, apporte une reconnaissance du travail accompli, pour Thomas Läser comme pour ses confrères. Ce label constitue une assurance de «good practice» pour le consommateur qui peut faire confiance aux labels «Natura-Beef» comme «SwissPrimBeef».
Propos vidéo recueillis par Fabienne Bruttin
Pour en savoir plus et approfondir le sujet : www.vachemere.ch
L’Agence d’information agricole romande AGIR dévoile ces jours une série de capsules vidéo sur des éleveurs romands de vaches allaitantes. A découvrir sur sa chaîne YouTube