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La protection des cultures s'étiole
La société et le monde politique demandent à l’agriculture suisse de développer la production végétale pour l’alimentation humaine directe. L’un des grands défis de ce type de production consiste à empêcher les maladies et les ravageurs d’infester les cultures, ou du moins à les tenir en échec. La protection intégrée des plantes, à laquelle les familles paysannes de Suisse tiennent beaucoup, comprend non seulement de bonnes pratiques agricoles comme la rotation des cultures et d’autres mesures préventives, mais aussi le recours ciblé aux produits phytosanitaires lorsque le seuil de tolérance est dépassé.
L’absence de mesures de prévention et de protection efficaces risque de conduire à des pertes de récolte importantes, voire totales. Au cours des six dernières années, la protection des végétaux en Suisse s’est retrouvée bouleversée : le Plan d’action national Produits phytosanitaires ainsi que la mise en œuvre de la trajectoire de réduction des risques liés à l’utilisation de pesticides ont entraîné d’importantes restrictions en matière de protection chimique des plantes. Par conséquent, la liste des cultures qu’il n’est plus possible de protéger contre les insectes nuisibles ou les champignons ne cesse de s’allonger. Parmi ces cultures figurent avant tout celles de colza, de pommes de terre et de betteraves sucrières. Cet allongement s’explique aussi par le fait que plus de 200 substances actives ont perdu leur homologation de mise sur le marché et que des solutions alternatives efficaces font largement défaut. Les produits encore autorisés sont par conséquent utilisés plus souvent, y compris de nombreux pesticides compatibles avec l’agriculture biologique. Or, une utilisation accrue de ces produits favorise la formation de résistances et en réduit l’efficacité : un cercle vicieux a vite fait de s’installer.
D’autres restrictions importantes sont prévues dans les années à venir. Dans son nouveau Rapport de situation sur la protection des végétaux, l’Union suisse des paysans (USP) présente la situation actuelle, la tendance qui se dessine pour l’avenir et les conséquences pour la production végétale en Suisse. La faîtière agricole demande des ajustements concrets et une réorientation de la politique suisse en matière de produits phytosanitaires. Il s’agit de débloquer la procédure d’homologation ou d’évoluer le monitoring des eaux de surface.
Communiqué de presse de l'Union suisse des paysans du 22 août 2023
Renseignements
David Brugger, responsable de la division Production végétale de l'USP, tél. 077 438 90 88
Michel Darbellay, responsable du département production, marché et écologie de l'USP, tél. 078 801 16 91